{"id":4280,"date":"1999-11-01T22:24:39","date_gmt":"1999-11-01T22:24:39","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=4280"},"modified":"2023-03-07T22:24:48","modified_gmt":"2023-03-07T22:24:48","slug":"novembre-1999-la-photographe-eva-quintas-repond-a-nos-questions","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/novembre-1999-la-photographe-eva-quintas-repond-a-nos-questions\/","title":{"rendered":"Novembre 1999 – La photographe Eva Quintas r\u00e9pond \u00e0 nos questions"},"content":{"rendered":"\n
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1. Comment la num\u00e9risation a-t-elle contamin\u00e9 votre pratique photographique?<\/strong><\/p>\n\n\n\n

La photographie num\u00e9rique est venue r\u00e9concilier plusieurs aspects de ma pratique artistique. D’un c\u00f4t\u00e9, \u00e0 la maison, il y avait les photos sur lesquelles j’intervenais en les d\u00e9coupant, les coloriant, en \u00e9crivant dessus, mais ces images \u00e9taient r\u00e9serv\u00e9es au priv\u00e9, \u00e0 mes ami-es, comme une carte postale, une petite blague. De l’autre c\u00f4t\u00e9, dans les espaces publics, des photos s\u00e9rieuses, voire arides, en tout cas correctement imprim\u00e9es. Le num\u00e9rique m’a permis \u00e0 la fois d’int\u00e9grer ce c\u00f4t\u00e9 ludique et spontan\u00e9, tout en me permettant d’autres incursions beaucoup plus picturales, ce que je ne m’offrais pas avant, n’\u00e9tant pas une plasticienne.<\/p>\n\n\n\n

Dans le m\u00eame ordre d’id\u00e9es, voici ce que j’avais \u00e9crit en f\u00e9vrier dernier (1999) pour la chronique \u00ab\u00a0T\u00eate Branch\u00e9e\u00a0\u00bb du journal\u00a0Voir:<\/p>\n\n\n\n

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Je dirais aujourd’hui que la perte de l’unicit\u00e9 de l’oeuvre engendr\u00e9e par le num\u00e9rique stimule la cr\u00e9ation d’oeuvres beaucoup plus \u00e9clat\u00e9es. Mais ceci n’est pas nouveau, puisque ce constat est arriv\u00e9 avec l’\u00e8re de la reproduction et de la photographie!<\/p>\n\n\n\n

2. La narration est-elle au centre de votre processus interactif et cr\u00e9ateur?<\/strong><\/p>\n\n\n\n

J’ai toujours travaill\u00e9 la photographie de fa\u00e7on narrative ou associative. Je ne produis jamais d’images seules, mais des s\u00e9ries, comme des mots qui ensemble forment des phrases. C’est le choix, la juxtaposition qui provoque un sens. Maintenant que je comprends beaucoup plus l’interactivit\u00e9 et le
Web, je replace la narrativit\u00e9 au centre, car cela me semble plus stimulant et complexe de \u00ab\u00a0raconter\u00a0\u00bb ou de mettre en sc\u00e8ne des histoires qui peuvent \u00eatre perc\u00e9es de toutes parts par des \u00e9chapp\u00e9es, des hyperliens.<\/p>\n\n\n\n

Mercredi au Media Lounge, apr\u00e8s la projection, une amie vid\u00e9aste me disait qu’elle ne comprenait pas qu’avec un mat\u00e9riel aussi riche nous replacions le tout dans un contexte narratif, duquel tout le monde tente de s’affranchir… Peut-\u00eatre que notre d\u00e9marche va \u00e0 l’envers des artistes de la vid\u00e9o et du cin\u00e9ma habitu\u00e9s \u00e0 travailler avec un sc\u00e9nario. Pour nous, avec Liquidation, c’\u00e9tait le d\u00e9fi principal, avant m\u00eame que le produit, de livre, ne devienne un c\u00e9d\u00e9rom al\u00e9atoire. Nous n’avions jamais, ni lui ni moi, \u00e9crit une \u00ab\u00a0vraie\u00a0\u00bb histoire, un sc\u00e9nario qui prennent en compte surtout les structures et les conventions des genres populaires : roman policier, roman photo, etc. Aussi, nous nous sommes positionn\u00e9s rapidement pour la primaut\u00e9 de l’histoire, parce que nous \u00e9tions d\u00e9\u00e7us des produits multim\u00e9dias et interactifs que nous trouvions… beaucoup de clics, des images de synth\u00e8se, peu de contenu… C’\u00e9tait le cas, par exemple, en 1995, avec l’expo ISEA95… \u00c7a a \u00e9volu\u00e9 depuis. En fait, on a commenc\u00e9 compl\u00e8tement \u00e0 l’envers … Pendant un an nous avons men\u00e9 une d\u00e9marche exploratoire, Michel travaillant avec un logiciel de po\u00e9sie al\u00e9atoire et moi photographiant des contextes beaucoup plus sc\u00e9naris\u00e9s ou \u00ab\u00a0r\u00e9alistes\u00a0\u00bb autour de la liquidation et de son corollaire l’accumulation. Au bout d’un an, on a mis les photos d’un c\u00f4t\u00e9, le texte de l’autre, et \u00e7a n’allait pas du tout! En fait, \u00e7’aurait pu devenir un livre po\u00e9sie\/photo, avec beaucoup moins de contraintes de sens, mais on voulait notre histoire!<\/p>\n\n\n\n

3. Quelle place accordez-vous \u00e0 l’humour dans vos projets?<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Dans nos r\u00e9alisations collectives (Michel et moi), il y a un parti pris assez clair pour l’humour, mais surtout pour un regard critique, ironique ou parodique sur notre milieu social et artistique. Notre premi\u00e8re collaboration remonte \u00e0 1990, avec Portraits\/Potins d’artistes, une exposition photographique et un texte radiophonique pr\u00e9sent\u00e9s \u00e0 Montr\u00e9al et \u00e0 Mexico. Le texte, un peu absurde, est en fait un collage de propos enregistr\u00e9s dans un souper, o\u00f9 les photos \u00e9taient expos\u00e9es et o\u00f9 les convives \u00e9taient invit\u00e9s \u00e0 \u00ab\u00a0potiner\u00a0\u00bb… Avec l’humour on garde aussi une distance, on peut dire des choses \u00ab\u00a0importantes\u00a0\u00bb, des constats sociaux, sans trop se prendre au s\u00e9rieux, sans le c\u00f4t\u00e9 moralisateur ou documentaire…<\/p>\n\n\n\n

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