{"id":4378,"date":"1999-05-01T23:20:20","date_gmt":"1999-05-01T23:20:20","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=4378"},"modified":"2023-03-07T23:20:30","modified_gmt":"2023-03-07T23:20:30","slug":"mai-1999-sometimes-de-thomas-payne","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/mai-1999-sometimes-de-thomas-payne\/","title":{"rendered":"Mai 1999 – Sometimes<\/i> de Thomas Payne"},"content":{"rendered":"\n
Le\u00a0CEPA\u00a0(Center for exploratory and perceptual art<\/strong>), dont la galerie est situ\u00e9e \u00e0 Buffalo dans le cont\u00e9 de New York, s’int\u00e9resse particuli\u00e8rement \u00e0 la photographie et ce, depuis 1974. L’organisme f\u00eate donc cette ann\u00e9e son 25e<\/sup>\u00a0anniversaire en exposant, jusqu’au 18 juin, les oeuvres des artistes membres de la galerie, dont vingt-quatre sont pr\u00e9sent\u00e9es en ligne.<\/p>\n\n\n\n Toutefois, ce qui a attir\u00e9 notre attention, se retrouve dans la section intitul\u00e9e\u00a0Binary Exposures. Cette section d\u00e9di\u00e9e au num\u00e9rique rec\u00e8le une oeuvre qui permet de prendre le pouls d’une possible \u00e9volution de la photographie<\/strong>, une \u00e9volution entrevue, on le devine, dans la mire de la programmation num\u00e9rique. On y pr\u00e9sente donc une partie substantielle de\u00a0Sometimes<\/em>\u00a0(en version int\u00e9grale sur c\u00e9d\u00e9rom), une oeuvre de Thomas Payne, professeur de photographie et de design (Wartburg College, Iowa). Payne se laisse prendre au jeu de la num\u00e9risation et de l’interactivit\u00e9 lors d’une recherche dont l’objectif premier consistait simplement \u00e0 trouver de nouveaux moyens de pr\u00e9senter les oeuvres photographiques. C’est dire qu’avant cette recherche, la photographie n’avait vraisemblablement \u00e0 ses yeux qu’une vocation analogique. Au bout de ce parcours,\u00a0Sometimes<\/em>\u00a0voit le jour comme une cr\u00e9ation autonome, la photographie c\u00e9dant alors sa place \u00e0 un processus de cr\u00e9ation totalement \u00e9tranger aux clich\u00e9s originaux.\u00a0<\/p>\n\n\n\n On se rappellera que le mouvement et sa d\u00e9composition en s\u00e9quences (le d\u00e9but de l’instantan\u00e9) ont occup\u00e9 les recherches photographiques du si\u00e8cle dernier (ex.: Edward Muybridge, Animal Locomotions<\/em>, 1887). Assisterons-nous, gr\u00e2ce aux nouvelles technologies, au retour du mouvement dans la photographie? L’oeuvre de Thomas Payne incite \u00e0 r\u00e9pondre par l’affirmative. La m\u00e9canisation et la photographie ont certes engendr\u00e9 le cin\u00e9ma, mais ce retour du mouvement dans la photographie num\u00e9ris\u00e9e n’a ici aucune commune mesure avec l’image filmique. D’une part, la lin\u00e9arit\u00e9 passive du d\u00e9filement cin\u00e9matographique c\u00e8de la place \u00e0 l’interactivit\u00e9, d’autre part, l’essence m\u00eame de la photographie peut \u00eatre, elle aussi, enti\u00e8rement r\u00e9\u00e9valu\u00e9e par la cr\u00e9ation d’interfaces interactives.<\/p>\n\n\n\n L’entr\u00e9e en mati\u00e8re de Sometimes<\/em> est une suite verticale de lettres reprenant le titre. Elles oscillent l\u00e9g\u00e8rement, laissant entendre qu’elles sont impatientes de nous d\u00e9voiler ce que chacune d’entre elles rec\u00e8lent. \u00c0 chacune des lettres correspond effectivement une animation interactive utilisant la programmation en ShockWave<\/em><\/strong>. \u00c0 ce premier niveau, un lien s’\u00e9tablit entre la d\u00e9marche initiale de Payne (la recherche d’une nouvelle fa\u00e7on de pr\u00e9senter la photographie) et le contenu. En effet, ses animations interactives sont le fruit d’un travail de r\u00e9flexions et d’essais aboutissant \u00e0 des convergences entre les modes de pr\u00e9sentation et les associations s\u00e9mantiques qu’elles suscitent, tout ceci \u00e9tant \u00e9videmment tram\u00e9 sur la banque photographique de l’auteur. La lettre \u00ab\u00a0S\u00a0\u00bb, par exemple, m\u00e8ne \u00e0 une photographie partiellement visible. Le curseur permet de scruter cette image \u00e9nigmatique, comme si elle se d\u00e9pla\u00e7ait derri\u00e8re une fente (verticale ou horizontale) par laquelle elle est visible. En cliquant sur celle-ci, on change le format de l’ouverture, on passe de la verticale \u00e0 l’horizontale, et inversement. Les notions de collage, de clich\u00e9s rapides, de mouvements urbains, de vie en acc\u00e9l\u00e9r\u00e9e mais sans fil narratif, se condensent, par ailleurs, dans la pr\u00e9sentation de la lettre \u00ab\u00a0i\u00a0\u00bb. Chaque lettre m\u00e8ne ainsi \u00e0 des constructions photographiques et cin\u00e9tiques in\u00e9dites, toutes interactives.<\/p>\n\n\n\n Le visage et les parties de corps forment le noeud figuratif des exp\u00e9rimentations de Thomas Payne<\/strong>. Avec l’ajout du son, cependant, une bouche prendra un caract\u00e8re compl\u00e8tement diff\u00e9rent comparativement \u00e0 l’image fixe et muette de la photographie habituelle. On constate dans ce jeu \u00e0 quel point l’apport d’un nouveau mode sensoriel g\u00e9n\u00e8re une richesse expressive d\u00e9cupl\u00e9e, tout en autorisant un niveau d’interpr\u00e9tation enti\u00e8rement renouvel\u00e9e. Les directions, l’emplacement des images, leurs d\u00e9placements, les variations sur un m\u00eame th\u00e8me deviennent non seulement possibles mais ces actions s’effectuent sur un mode ludique. <\/p>\n\n\n\n La derni\u00e8re lettre, le \u00ab\u00a0s\u00a0\u00bb final de Sometimes<\/em>, est la caricature anim\u00e9e de la d\u00e9marche d’un chien au bout de sa laisse, telle que vue par son ma\u00eetre. Une finale qui n’est pas l’aboutissement d’une consultation lin\u00e9aire puisqu’il n’y a aucun ordre impos\u00e9. Elle laisse toutefois supposer que l’artiste s’est lui-m\u00eame bien amus\u00e9 et qu’il ma\u00eetrise d\u00e9sormais le mouvement et la photographie dans un nouvel espace cr\u00e9ateur.<\/p>\n\n\n\n Cette exp\u00e9rimentation in\u00e9dite nous conduit \u00e0 penser que nous sommes bel et bien \u00e0 l’aube d’exp\u00e9riences artistiques qui, gr\u00e2ce \u00e0 la num\u00e9risation, iront bien au del\u00e0 des pratiques convenues de l’histoire de l’art. L’oeuvre de Payne est un exemple parmi d’autres, car de plus en plus de modes de cr\u00e9ation sont contamin\u00e9s par le num\u00e9rique dont, plus particuli\u00e8rement, la vid\u00e9o contemporaine.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Le\u00a0CEPA\u00a0(Center for exploratory and perceptual art), dont la galerie est situ\u00e9e \u00e0 Buffalo dans le cont\u00e9 de New York, s’int\u00e9resse particuli\u00e8rement \u00e0 la photographie et ce, depuis 1974. L’organisme f\u00eate donc cette ann\u00e9e son 25e\u00a0anniversaire en exposant, jusqu’au 18 juin, les oeuvres des artistes membres de la galerie, dont vingt-quatre sont pr\u00e9sent\u00e9es en ligne. 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