{"id":4381,"date":"1999-04-01T23:23:38","date_gmt":"1999-04-01T23:23:38","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=4381"},"modified":"2023-03-07T23:23:47","modified_gmt":"2023-03-07T23:23:47","slug":"avril-1999-lart-dedie-a-linterreseau-a-lere-du-numerique-david-ross","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/avril-1999-lart-dedie-a-linterreseau-a-lere-du-numerique-david-ross\/","title":{"rendered":"Avril 1999 – L’art d\u00e9di\u00e9 \u00e0 l’interr\u00e9seau \u00e0 l’\u00e8re du num\u00e9rique (David Ross)"},"content":{"rendered":"\n

R\u00e9sum\u00e9 d’une communication de David Ross, directeur du SFMoMA<\/h2>\n\n\n\n

L’institut\u00a0CADRE\u00a0de l’Universit\u00e9 d’\u00e9tat de San Jose en Californie est un centre de recherche interdisciplinaire vou\u00e9 aux technologies appliqu\u00e9es \u00e0 l’art, au design, \u00e0 l’\u00e9ducation et aux communications. Directement li\u00e9 \u00e0 l’industrie \u00e9lectronique de la Silicone Valley depuis 1981, l’institut ne cesse d’\u00eatre pr\u00e9sent sur la sc\u00e8ne des nouvelles technologies. Il encourage le d\u00e9veloppement de recherches artistiques orient\u00e9es vers l’hypertextualit\u00e9, l’interactivit\u00e9, les cartes informatives, la virtualit\u00e9, la navigation, l’immersion, les agents intelligents, l’identit\u00e9, etc. Joel Slayton, le directeur actuel de CADRE, est un atiste reconnu des m\u00e9dias num\u00e9riques. Il pr\u00e9sente un projet en ligne intiutl\u00e9\u00a0Telepresent Surveillance, il participe aussi \u00e0 la r\u00e9flexion dans la revue\u00a0Switch\u00a0qui \u00e9mane de l’institut CADRE et dont l’orientation \u00e9ditoriale porte sur l’art et la technologie. C’est d’ailleurs dans cette revue en ligne que l’on retrouvera le texte de la communication de David Ross pr\u00e9sent\u00e9e le 2 mars 1999 au\u00a0CADRE Institute<\/em>\u00a0et intitul\u00e9e \u00ab\u00a0Net.art in the age of Digital Reproduction\u00a0\u00bb.\u00a0<\/p>\n\n\n\n

Une intervention particuli\u00e8rement int\u00e9ressante parce que l’exp\u00e9rience de David Ross, en tant que conservateur d’art moderne et contemporain aux Etats-Unis, plonge ses racines dans les ann\u00e9es soixante. On s’attend donc \u00e0 tirer de ses propos une vision \u00e9clairante sur les liens et les ruptures entre l’art des mus\u00e9es et l’art d\u00e9di\u00e9 au Web, et ce, dans une perspective parfaitement contemporaine et m\u00e9diatique. David Ross est l’actuel directeur du San Francisco Museum of Modern Art (SFMoMA), auparavant il dirigeait le Whitney Museum of American Art. Il se situe par ailleurs dans cette classe de conservateur d\u00e9sireux de comprendre et de faire valoir ce qui, \u00e0 premi\u00e8re vue, semble trop inusit\u00e9 pour se maintenir dans le long cours. <\/p>\n\n\n\n

Il fait donc partie de ceux qui ont d\u00e9fendu, entre autres, l’art vid\u00e9o dans les ann\u00e9es 60 et 70. Les artistes nord-am\u00e9ricians de la\u00a0Beat Generation\u00a0avaient t\u00e2t\u00e9 de la pellicule filmique en utilisant la cam\u00e9ra 8 mm sur fond de musique jazz (ex.: Wallace Berman, Maya Deren entre autres). La vid\u00e9o, pour sa part, est l’outil de la g\u00e9n\u00e9ration t\u00e9l\u00e9visuelle, il va sans dire. Elle occupe un champ artistique prolifique qui reste \u00e0 d\u00e9couvrir malgr\u00e9 de r\u00e9cents efforts de diffusion par les commissaires tels, au Qu\u00e9bec, Nicole Gingras (commissaire de la section art contemporain-vid\u00e9o pour\u00a0Le Printemps du Qu\u00e9bec en France) et Fran\u00e7ois Cormier, premier directeur de l’organisme\u00a0Champ Libre\u00a0(vid\u00e9ofiction et art \u00e9lectronique).\u00a0<\/p>\n\n\n\n

De plus, avec les nouveaux outils num\u00e9riques de traitements de l’image vid\u00e9o et l’espoir de voir les bandes passantes sur Internet augmenter leurs d\u00e9bits, il y a fort \u00e0 parier que la vid\u00e9o conna\u00eetra un regain d’int\u00e9r\u00eat et d’espace que la t\u00e9l\u00e9vision lui promettait mais qu’elle a finalement c\u00e9d\u00e9 aux publicitaires. D’ailleurs, David Ross avance l’id\u00e9e que la vid\u00e9o y est pour quelque chose dans le d\u00e9veloppement de la notion de site et par extension de sites Web. Les installations vid\u00e9o des ann\u00e9es 60 et 70 (avec l’av\u00e8nement de la cam\u00e9ra vid\u00e9o portable) en occupant un espace dans toutes ses dimensions, en cr\u00e9ant un milieu enti\u00e8rement habit\u00e9 par le concept artistique, auraient en quelque sorte initi\u00e9e l’approche actuellement exp\u00e9riment\u00e9e par de nombreuses oeuvres d\u00e9di\u00e9es au Web. Le site \u00e9tant un univers en soi, parfois enti\u00e8rement prot\u00e9g\u00e9 de toute influence externe, avec ses objets, son discours, ses d\u00e9placements et ses \u00e9tats affectifs. Un lieu hybride m\u00ealant le site arch\u00e9ologique (\u00e0 d\u00e9couvrir), l’installation (\u00e0 parcourir) et l’interactivit\u00e9 (\u00e0 exp\u00e9rimenter).<\/p>\n\n\n\n

Reprenant le questionnement de Walter Benjamin sur la validit\u00e9 de la photographie en tant qu’art, il rappelle que la question fondamentale soulev\u00e9e par Benjamin repose en fait sur une r\u00e9\u00e9valuation de la notion m\u00eame de l’art. Cette question demeure encore, et pour beaucoup, probl\u00e9matique. Quarante ans plus tard Douglas Davis, artiste et critique, se posait la m\u00eame question \u00e0 propos de la vid\u00e9o et renouvelait ainsi le discours de Benjamin. \u00c0 une \u00e9poque pas tr\u00e8s lointaine, les mus\u00e9es consid\u00e9raient la vid\u00e9o comme un objet producteur de bruit dans leurs salles silencieuses sens\u00e9es nous prot\u00e9ger du bruyant environnement urbain. Cependant la vid\u00e9o a chang\u00e9 l’approche sculpturale, on n’a qu’\u00e0 penser \u00e0 Bill Viola, Nam June Paik ou Gary Hill pour s’en convaincre. Qu’en est-il maintenant de l’art d\u00e9di\u00e9 au Web et \u00e0 la num\u00e9risation, demande Ross? Exige-t-il la construction d’un nouvel espace discursif?<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

David Ross est plus que favorable \u00e0 l’art d\u00e9di\u00e9 au Web (Net.art<\/em>). Il y voit non seulement un renouvellement de la cr\u00e9ativit\u00e9 qu’il croyait d\u00e9sormais absente du monde de l’art mais il en fait une forme sp\u00e9cifique d’art. Mais une forme d’art \u00e0 l’int\u00e9rieur d’un mouvement esth\u00e9tique lui-m\u00eame inscrit dans les nouvelles pratiques de la technoculture \u00e9voluant elle-m\u00eame \u00e0 une vitesse folle et sans pr\u00e9c\u00e9dent. \u00ab\u00a0An art form evolving within a system that is so fully totalizing and global that it contains within it every other known mass medium on the planet.\u00a0\u00bb (Ross, 1999). Selon lui, le divorce de l’art d\u00e9di\u00e9 au Web par rapport aux pratiques traditionnelles est radical, \u00e0 tel point que l’activit\u00e9 critique qui l’accompagne en fait int\u00e9gralement partie, de plus le cyberart r\u00e9duit significativement la fronti\u00e8re entre le discours et l’action, entre l’auteur (l’oeuvre) et le lecteur (la consultation interactive). <\/p>\n\n\n\n

Il ne s’agit donc pas simplement d’une nouvelle forme d’art mais d’un milieu qui draine avec lui l’ensemble des activit\u00e9s esth\u00e9tiques qui le concernent et ce, dans un espace relationnel enti\u00e8rement in\u00e9dit.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

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