{"id":4420,"date":"1999-02-01T00:11:02","date_gmt":"1999-02-01T00:11:02","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=4420"},"modified":"2023-03-08T00:11:14","modified_gmt":"2023-03-08T00:11:14","slug":"fevrier-1999-une-esthetique-de-linteractivite","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/fevrier-1999-une-esthetique-de-linteractivite\/","title":{"rendered":"F\u00e9vrier 1999 – Une esth\u00e9tique de l’interactivit\u00e9?"},"content":{"rendered":"\n
Lorsqu’on exp\u00e9rimente l’interactivit\u00e9 \u00e0 travers l’art d\u00e9di\u00e9 au Web, l’approche initiale consiste \u00e0 d\u00e9couvrir dans quelle mesure les oeuvres explor\u00e9es satisfont nos attentes ou notre curiosit\u00e9. Vient ensuite la valorisation des productions repr\u00e9sentatives de ce que recoupe la notion d’interactivit\u00e9. Pass\u00e9 ce processus de rep\u00e9rage, les oeuvres interactives n’en continuent pas moins \u00e0 nous questionner. Elles engagent alors une r\u00e9flexion plus th\u00e9orique. <\/p>\n\n\n\n
En d\u00e9m\u00ealant les ficelles de ce nouvel art, en retirant des oeuvres, bribe par bribe, des explications et des connaissances, les donn\u00e9es amass\u00e9es finissent par se recouper, \u00e9laborant alors des notions, des d\u00e9finitions et des mod\u00e8les. Cette attitude th\u00e9orique correspond \u00e0 une qu\u00eate fort l\u00e9gitime. En effet, toute oeuvre comportant des aspects sinon obscurs du moins in\u00e9dits, induira une investigation analytique. L’interactivit\u00e9 suscite avec grande insistance cette investigation. Pourtant la d\u00e9finition de l’interactivit\u00e9 est, \u00e0 la base, simple \u00e0 comprendre. L’inter et l’actif cr\u00e9ent et rendent compte d’une relation dynamique. Toutefois malgr\u00e9 cette apparente simplicit\u00e9, l’interactivit\u00e9 demeure souvent insaisissable. La myriade de contextes qu’elle appelle, la riche intersubjectivit\u00e9 qu’elle suscite, la provenance des niches sociales et psychiques d’o\u00f9 elle est cr\u00e9\u00e9e, sont autant d’aspects que l’analyse devrait consid\u00e9rer.<\/p>\n\n\n\n
Simon Penny\u00a0(Penny, 1998) affirme, pour sa part, que dans ce domaine rien n’a \u00e9t\u00e9 vraiment d\u00e9velopp\u00e9. Selon lui, l’art cr\u00e9\u00e9 \u00e0 l’aide des ordinateurs a fait \u00e9merger deux positions critiques exclusives. L’une relevant du modernisme, soit une attitude qui privil\u00e9gie l’\u00e9troite corr\u00e9lation entre le mat\u00e9riau et le contenu. Alors qu’une position postmoderniste – dont il remarque qu’elle se manifeste en m\u00eame temps que l’arriv\u00e9e des outils informatis\u00e9s – n\u00e9gligerait le support pour se concentrer sur le concept. \u00c9videmment, il faudrait grandement nuancer cette opposition, bien que ce rapport dualiste existe. Au-del\u00e0 de ce d\u00e9bat entre\u00a0les modernes et les postmodernes<\/em>, une chose demeure certaine, les arts visuels occidentaux n’ont effectivement aucune tradition sur laquelle s’appuyer afin d’\u00e9laborer une esth\u00e9tique de l’interactivit\u00e9. En effet, l’histoire de l’art et l’esth\u00e9tique puisent plut\u00f4t dans l’ethnologie, la sociologie, l’histoire, la philosophie ou la s\u00e9miologie. Pour leur part, les mod\u00e8les th\u00e9oriques issus des m\u00e9dias demeurent marginaux, mais ils sont certainement des plus prometteurs.<\/p>\n\n\n\n