{"id":4504,"date":"1998-10-01T23:14:35","date_gmt":"1998-10-01T23:14:35","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=4504"},"modified":"2023-03-13T23:14:54","modified_gmt":"2023-03-13T23:14:54","slug":"octobre-1998-la-transversalite-esthetique-de-linformation-bernard-lamizet","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/octobre-1998-la-transversalite-esthetique-de-linformation-bernard-lamizet\/","title":{"rendered":"Octobre 1998 – La transversalit\u00e9 esth\u00e9tique de l’information (Bernard Lamizet)"},"content":{"rendered":"\n

Un compte rendu de l’article de Bernard Lamizet. \u00a0\u00bb Les structures de la communication multim\u00e9diat\u00e9e \u00ab\u00a0. 1998. Revue\u00a0Degr\u00e9s<\/em>, no 92-93, d1 \u00e0 d34.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

Contrairement \u00e0 l’approche d’Isabelle Petit (voir les articles compl\u00e9mentaires ci-bas), fond\u00e9e sur la consultation interactive dans ses ressemblances et diff\u00e9rences avec les modes de lecture alphab\u00e9tique et id\u00e9ographique, Bernard Lamizet explique la consultation interactive par quatre types d’op\u00e9rations.<\/p>\n\n\n\n

\u00c9nonciation, structuration, navigation et int\u00e9gration.<\/h2>\n\n\n\n

Il s’agit des op\u00e9rations langagi\u00e8res d’\u00e9nonciation (texte, son et image), des op\u00e9rations de structuration de l’objet multim\u00e9diat\u00e9 (le concept de l’objet multim\u00e9dia avant la consultation), des op\u00e9rations combinatoires produisant la multim\u00e9diation (la navigation) et des op\u00e9rations d’int\u00e9gration soit les directions choisies par l’utilisateur et le sens qu’il accorde \u00e0 cette d\u00e9marche de consultation. L’auteur appuie son discours en prenant pour \u00e9tude la consultation du c\u00e9d\u00e9rom du journal Le Monde<\/em>, L’histoire au jour le jour<\/em>.<\/p>\n\n\n\n

Dans le jargon s\u00e9miotique, il est coutume de parler de destinateur et de destinataire, \u00e9tablissant ainsi une ligne droite de l’un \u00e0 l’autre, \u00e0 l’image du t\u00e9l\u00e9phone par exemple. Je parle, tu \u00e9coutes et inversement. Ce mod\u00e8le d’\u00e9change est qualifi\u00e9 de lin\u00e9aire. Or, pour Lamizet, le multim\u00e9dia pr\u00e9sente deux destinateurs. Le premier \u00e9tant le responsable de la publication (les concepteurs de l’objet multim\u00e9dia), l’autre \u00e9tant l’utilisateur lui-m\u00eame car il devient son propre destinateur. Il s’auto-informe par l’entremise de ses propres choix consultatifs. Il se destine des informations. En ce sens, l’auteur dira que l’interactivit\u00e9 \u00ab\u00a0n’est qu’une figure de lisibilit\u00e9, et, en aucun cas, une forme d’\u00e9nonciation.\u00a0\u00bb (d6).<\/p>\n\n\n\n

Cette figure de lisibilit\u00e9 est qualifi\u00e9e de polyphonique. Ce contexte polyphonique propre au multim\u00e9dia se distingue du contexte spatial (lieux) et du contexte temporel (situations) de la communication, car le c\u00e9d\u00e9rom est un complexe d’informations \u00ab\u00a0unifi\u00e9 et structur\u00e9 par la multim\u00e9diation elle-m\u00eame\u00a0\u00bb (d9).<\/p>\n\n\n\n

La navigation, pour sa part, est centrale puisque c’est par elle que l’objet multim\u00e9dia se constitue. Pour Lamizet, la navigation a deux fonctions. L’une participe aux d\u00e9placements effectu\u00e9s entre les informations, l’autre construit la coh\u00e9rence de la navigation. \u00c9videmment, cette derni\u00e8re est directement li\u00e9e \u00e0 l’effort intellectuel et \u00e0 la pertinence des actes du consultant (ou l’op\u00e9rateur). La coh\u00e9rence de la navigation n’est pas li\u00e9e \u00e0 l’objet navigationnel mais \u00e0 une op\u00e9ration mentale d’interpr\u00e9tation ou, selon les termes de Lamizet, \u00e0 un m\u00e9talangage de la navigation<\/strong>. L’auteur reprend une expression du psychanalyste Lacan pour illustrer l’aspect m\u00e9ta<\/em> de cette deuxi\u00e8me fonction de la navigation, cette fonction aurait pour but d'\u00a0\u00bb\u00e9lucider les d\u00e9fil\u00e9s du signifiant<\/em>\u00ab\u00a0.<\/p>\n\n\n\n

L’articulation entre les diff\u00e9rentes informations comporte un aspect s\u00e9miotique, syntaxique et pragmatique. Les structures de l’articulation (les op\u00e9rations de d\u00e9placement) g\u00e9n\u00e8rent une syntaxe progressive. Les relations significatives g\u00e9n\u00e9r\u00e9es par cette progression rel\u00e8vent de la s\u00e9miotique, ceci conduit \u00e0 cela et cons\u00e9quemment produit du sens entre les deux. Sur le plan pragmatique, l’articulation multim\u00e9diatique fait appara\u00eetre \u00ab\u00a0la complexit\u00e9 caract\u00e9ristique de l’information et de la signification\u00a0\u00bb (d15).<\/p>\n\n\n\n

Ce dernier point s’av\u00e8re important car le multim\u00e9dia agit comme un r\u00e9v\u00e9lateur. Non seulement la progression varie-t-elle selon le consultant mais elle g\u00e9n\u00e8re une compr\u00e9hension implicite des structures de la communication. Cette transparence, \u00e0 laquelle nous seront sensibles \u00e0 diff\u00e9rents degr\u00e9s, apporte une dimension r\u00e9volutionnaire dans le concept d’apprentissage. Compte tenu de la souplesse de la consultation multim\u00e9diat\u00e9e, Bernard Lamizet compare l’articulation s\u00e9miotique de ce type de consultation \u00e0 \u00ab\u00a0une forme d’esth\u00e9tique de l’information\u00a0\u00bb (d17)<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab\u00a0La C.M.M. (la communication multim\u00e9diat\u00e9e) s’inscrit dans une logique de consultation, et non dans une logique de lecture. Cela signifie que l’usager n’est pas dans une situation de d\u00e9couverte, comme dans la mise en oeuvre traditionnelle de la lecture, mais dans une situation de construction de la signification et de l’information.\u00a0\u00bb (d17).<\/p>\n\n\n\n

Le concept d’int\u00e9gration est d\u00e9fini par trois plans : la conception du c\u00e9d\u00e9rom (le contenu de l’information polyphonique), l’int\u00e9gration commut\u00e9e en cours de consultation (soit la liaison substitutive entre les donn\u00e9es, l’une remplace l’autre et ainsi de suite) et, en dernier lieu, l’int\u00e9gration s\u00e9mantique (ce que vous en retenez, soit la relation symbolique).<\/p>\n\n\n\n

Le nouveau langage de l’information se caract\u00e9rise selon Bernard Lamizet par quatre donn\u00e9es majeures : (1) la pluralit\u00e9 de la lecture et de la consultation, (2) l’interculturalit\u00e9 suscitant une ouverture au monde, (3) les nouvelles formes documentaires et, enfin, (4) le statut diff\u00e9rent de la m\u00e9moire et de l’archive. En effet selon l’auteur, la \u00ab\u00a0m\u00e9moire et l’archive ne sauraient d\u00e9sormais ni se limiter \u00e0 l’investigation d’un pass\u00e9 r\u00e9volu, ni se l\u00e9gitimer par la seule autorit\u00e9 de la source documentaire qui les fait appara\u00eetre.\u00a0\u00bb<\/strong> (d33).<\/p>\n\n\n\n

L’auteur en conclut \u00e0 la nature transversale de l’esth\u00e9tique informative du multim\u00e9dia. En somme, l’abord multim\u00e9diatique s’ordonne dans une esth\u00e9tique qui profile l’information. Cette dimension esth\u00e9tique est tr\u00e8s importante parce qu’elle autorise un acc\u00e8s multivari\u00e9. Les donn\u00e9es n’en sont pas alt\u00e9r\u00e9es pour autant, mais la perception de l’\u00e9v\u00e9nement produit par la consultation diff\u00e8re selon le consultant. Il y aurait beaucoup de m\u00e9taphores \u00e0 \u00e9laborer \u00e0 partir de la forte relativit\u00e9 du parcours consultatif.<\/p>\n\n\n\n

La conclusion reviendra dans cet esprit \u00e0 Einstein :<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

<\/p>\n\n\n\n

Bibliographie<\/h2>\n\n\n\n

Russ, Sandra Walker,\u00a0Affect and Creativity : the role of affect and play in the creative process<\/em>, Hillsdale, L. Erlbaum, 1993, 136 p.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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