{"id":554,"date":"2018-12-01T16:52:58","date_gmt":"2018-12-01T16:52:58","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=554"},"modified":"2022-10-21T16:53:16","modified_gmt":"2022-10-21T16:53:16","slug":"decembre-2018-portrait-de-linternaute-en-detective-etude-de-cadavres-exquis-hypermediatiques","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/decembre-2018-portrait-de-linternaute-en-detective-etude-de-cadavres-exquis-hypermediatiques\/","title":{"rendered":"D\u00e9cembre 2018 – Portrait de l’internaute en d\u00e9tective: \u00e9tude de cadavres exquis hyperm\u00e9diatiques"},"content":{"rendered":"\n
Les \u0153uvres hyperm\u00e9diatiques\u00a0Apparitions inqui\u00e9tantes\u00a0<\/em>1998-) d\u2019Anne-C\u00e9cile Brandenbourger,\u00a0La Disparue<\/em> (2013) de C\u00e9cile Iran, M\u00e9d\u00e9ric Lulin et Sophie S\u00e9guin se fondent sur un rapport au corps (textuel, organique) similaire. Dans la premi\u00e8re, nous suivons le r\u00e9cit d\u2019un assassinat en naviguant d\u2019hyperliens en hyperliens dans un labyrinthe arborescent de micro-r\u00e9cits.\u00a0 Dans la seconde, nous endossons le r\u00f4le d\u2019enqu\u00eateur dans une sordide affaire criminelle o\u00f9 histoire familiale et sectes cannibales s\u2019entrecroisent. Notre analyse s\u2019int\u00e9ressera au d\u00e9ploiement de la question du corps permise par l\u2019usage d\u2019un registre policier en r\u00e9gime hyperm\u00e9diatique. En effet, ces deux \u0153uvres engagent d\u00e9j\u00e0 un imaginaire du corps en raison de leur structure \u00e9minemment prot\u00e9iforme et de la logique de l\u2019excroissance qui motive leur d\u00e9roulement. Mais si le corps textuel est d\u00e8s lors probl\u00e9matis\u00e9 par l\u2019hyperm\u00e9diatisation dont il fait l\u2019objet, cet enjeu structurel est redoubl\u00e9 puisque le corps, dans le r\u00e9cit policier, devient cadavre, surface marqu\u00e9e de signes \u00e9nigmatiques dont il faudra fournir l\u2019interpr\u00e9tation. Nous projetons par cons\u00e9quent de d\u00e9montrer que la mise en r\u00e9cit hyperm\u00e9diatique du corps morcel\u00e9, disparu ou mutil\u00e9 arrive \u00e0 rendre compte d\u2019une posture herm\u00e9neutique rapprochant l\u2019internaute et l\u2019enqu\u00eateur dans un r\u00e9gime de diss\u00e9mination et de d\u00e9tection des signes commun.<\/p>\n\n\n\n Empoisonnement, noyades, \u00e9tranglements, chutes provoqu\u00e9es, gorges coup\u00e9es, nuques disloqu\u00e9es : le trait caract\u00e9ristique du roman policier est de se pr\u00e9senter comme l\u2019\u00e9lucidation d\u2019une \u00e9nigme g\u00e9n\u00e9r\u00e9e par une atteinte mortelle au corps. Mais qu\u2019en est-il lorsque ce corps se cyberm\u00e9diatise en m\u00eame temps que le r\u00e9cit qui le porte, que le texte policier devient aussi texte hyperm\u00e9diatique ? Lesquelles de ses particularit\u00e9s g\u00e9n\u00e9riques sont reconduites, exponentialis\u00e9es ou achopp\u00e9es par un passage en r\u00e9gime num\u00e9rique ? En formulant quelques hypoth\u00e8ses, j\u2019essaierai de fournir un d\u00e9but de r\u00e9ponse \u00e0 ces questions, principalement en d\u00e9montrant que le corps fragment\u00e9 du cadavre, en r\u00e9gime policier, redouble la structure fragmentaire du corps textuel en r\u00e9gime hyperm\u00e9diatique. Il s\u2019agit d\u2019un redoublement puisque si le corps du texte, parsem\u00e9 d\u2019hyperliens et fractur\u00e9 en multiples plateformes s\u2019apparente dans sa structure \u00e0 celui de la victime, en revanche le corps de la victime constitue aussi<\/em>, en r\u00e9gime policier, un texte \u00e0 d\u00e9chiffrer. En somme, pour reprendre les terminologies propres au r\u00e9cit d\u2019enqu\u00eate, hyperstructure formelle et th\u00e9matisation sont ici complices.<\/p>\n\n\n\n